(AOF) - Alstom (-14,68 euros à 13,35 euros) s'effondre ce mercredi après des résultats annuels solides qui s'accompagnent de perspectives décevantes. Le groupe a fait état de résultats en ligne avec les attentes au titre de son exercice clos le 31 mars. L'équipementier ferroviaire a déclaré pour l'exercice 2024-2025 un bénéfice ajusté de 498 millions d'euro contre un bénéfice de 44 millions un an plus tôt. L'Ebit ajusté s'affiche en hausse de 18,1%, à 1,18 milliard d'euros, faisant ressortir une marge de 6,4% contre 5,7% un an plus tôt.
Le chiffre d'affaires, en croissance de 6,6% en données comparables, s'élève à 18,49 milliards d'euros.
Les prises de commandes atteignent 19,85 milliards d'euros sur la période, contre 18,95 milliards d'euros pour l'exercice précédent.
Aucun dividende versé
Alstom a enregistré un flux de trésorerie libre positif à hauteur de 502 millions d'euros, contre un flux négatif de 557 millions d'euros un an plus tôt.
Réuni le 13 mai, le conseil d'administration a proposé qu'aucun dividende ne soit versé au titre de l'exercice 2024-2025.
Pour l'exercice en cours, Alstom a annoncé prévoir une croissance organique de son chiffre d'affaires comprise entre 3% et 5%, une marge d'exploitation ajustée d'environ 7% et un flux de trésorerie libre positif dans une fourchette de 200 millions à 400 millions d'euros. Le management précise que ses ambitions excluent l'impact potentiel lié aux droits de douane, notamment américain.
La société anticipe également un flux de trésorerie libre positif cumulé d'au moins 1,5 milliard d'euros au cours des trois années allant de l'exercice 2024-2025 à l'exercice 2026-2027.
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Points-clés
- Leader mondial du transport ferroviaire, des tramways et métros aux TGV avec 35 % de parts du marché mondial, renforcé par l’acquisition, en 2021, de Bombardier Transport ;
- Chiffre d’affaires de 17,6 Mds€ réalisées à 62 % en Europe, 17 % dans les Amérique, 14 % en Asie-Pacifique et 7 % dans le reste du monde ;
- Offre couvrant tous les métiers de la construction ferroviaire : matériels roulants pour 52 % des ventes, services (maintenance, contrôle à distance des véhicules, réseaux, passagers…) pour 24 %, signalisation pour 15 % et systèmes pour 9 % ;
- Modèle d’affaires fondé sur :
- la complémentarité des zones géographiques entre Alstom -France, Italie, Espagne, Inde, Asie du Sud-Est, Afrique du Nord et Brésil- et Bombardier Transport -Royaume-Uni, Allemagne, Scandinavie, Chine et Amérique du Nord,
- la maîtrise de la chaîne de valeur et la sélectivité des prises de commandes ;
- Capital ouvert, détenu à 17,4 % par la Caisse de dépôt et placement du Québec et à 7,5 % par la BpiFrance, Philippe Petit-Colin présidant, depuis juin 2024, le conseil de 12 administrateurs, Henri Poupart-Lafarge étant reconduit dans sa fonction de directeur général pour la durée de son mandat d’administrateur.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- adoption de mesures d’efficacité industrielle, de réduction des frais généraux et des achats indirects et mise en place des synergies avec Bombardier Transport- 400 M€ en 2024/25- afin de renouer avec un autofinancement libre positif ;
- maîtrise presque totale des approvisionnements en composants,
- déploiement de la suite digitale sur 100 % du groupe,
- innovation soutenue par 750 M€ de R&D (portefeuille de 9 400 brevets), au service de l’autonomie & orchestration de la mobilité́ et de la gestion des données -gamme complète de traction verte, propriété d’une technologie de piles à combustibles, flottes de transport entièrement connectées… ;
- Stratégie environnementale de décarbonation de l’activité :
- intégrée dans la stratégie d’innovation : écoconception des principales solutions dès 2025, renforcement du capital naturel via l’écocircularité et l’approvisionnement à 80% de la consommation électrique des sites européens par une ferme solaire espagnole en 2025
- réduisant rapidement les émissions de scope 1 et 2 à 139 ktonsnCO2e (- de 39 % vs mars 2022),
- recourant aux facilités de crédit et emprunts « verts » ;
- Bonne visibilité, avec un carnet de commandes de 94,4 milliards d’euros à fin septembre 2024 ; renforcé ensuite par les projets en Australie, Pologne et Allemagne ;
- Bilan solide renforcé par le plan de désendettement de 2 Mds€ sécurisé en septembre : émission obligataire hybride de 750 M€, augmentation de capital de 1 Md€ et sécurisation de la cession de l’activité signalisation en Amérique du Nord.
Défis
- Retombées des participations à 30 programmes européens, dont Shift2Rail et IPCEI Hydrogen;
- Résultats des tests et lancements de trains et locomotives à grande vitesse ou autonomes ;
- Après une hausse de 5,1 % de l’activité au 1er trimestre, objectifs 2024-25 : ratio de commandes sur chiffre d’affaires supérieur à 1, hausse des revenus d’environ 5 %, marge d’exploitation d’environ 6,5 % et autofinancement libre de 300 à 500 M€ ;
- Vers l’approvisionnement à 80 % de la consommatique électrique des installations européenne par une ferme solaire espagnole exploitée à partir de début 2025 ;
- Objectif 2024-25 : ratio de commandes sur chiffre d’affaires supérieur à 1, hausse des revenus d’environ 5 %, marge d’exploitation d’environ 6,5 % et autofinancement libre de 300 à 500 M€ ;
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